Isbamobile Version 5 – le projet ultime
Isbamobile Version 5, la révision des trente ans.
De retour du Kamtchatka, après encore deux années passées sur la piste, notre Isbamobile a bien souffert. Il était temps d’entamer une grosse remise en état. L’occasion d’upgrader une fois de plus notre vieux Land Cruiser BJ75 de 1987 qui affiche désormais 520 000 kilomètres. Voici donc le nouveau chantier présenté par Marc, sous forme de blog. N’hésitez pas à revenir, car la préparation est en cours…
Fin août 2014 : retour en France pour le salon 4×4 de Valloire, décision est prise de refaire notre Isbamobile. Afin de continuer à avoir des sponsors et l’obligation d’image qui en incombe, je décide donc de garder notre mécanique et de changer de caisse. Je trouverais notre bonheur sur Leboncoin. Non pas avec une voiture, mais avec deux BJ75. L’idée qui vient de naître est qu’avec trois voitures (la bleue (1987), la blanche (1986) et la rouge (1988)), je vais en faire deux.
La vente de la première permettra de valoriser les pièces qui ne seront pas conservées sur la prochaine version. Le toit relevable Roy Créations étant solidaire de la caisse bleue, je vais donc m’en séparer. Ce serait dommage de ne pas le réutiliser. Ainsi naît le projet Isbajunior.
Le 20 mai 2015 commence donc le décaissage des trois voitures chez mon ami Alain Le Rigoleur.
Au départ, pour l’Isbajunior, je ne pensais que poser la caisse bleue sur le châssis de la rouge avec la mécanique de la blanche, mais lors du démontage de la bleue, j’ai compris que je ne pourrais pas la vendre sans une sérieuse remise en état.
J’ai donc acheté un poste MIG/MAG afin de reprendre tous les points de soudure. Heureusement, la caisse a été bien entretenue et il n’y a pas trop de corrosion.
Le diaporama de la naissance de l’Isbajunior :
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Trois mois plus tard, après avoir passé tout notre été dessus, avec Jeanne-Sarah, nous présentons à Valloire, l’Isbajunior et rencontrons plusieurs potentiels acheteurs. Ce seront Paola et Philippe qui remporteront la vente. Leur projet de voyage jusqu’en Mongolie a su nous séduire. L’Isbajunior pourra continuer sa vie de voyageuse. Ils en prendront possession le 27 septembre 2015 après un petit week-end de présentation. (Pour suivre leur voyage, rendez-vous ici).
L’Isbajunior vendu, il était possible de travailler sur l’Isbamobile dont voici le cahier des charges :
-Nouvelle caisse (celle de la blanche)
-Révision complète avec l’aide d’Euro4x4Parts
-Nouvelle boîte de vitesse de HDJ80 24 soupapes
-Nouvel embrayage de HDJ80 24 soupapes
-Nouveaux amortisseurs Koni Raid montés en simple afin de diminuer le poids
-Nouveau système de toit relevable à 180° en partenariat avec James Baroud
La caisse de la blanche date de 1986. Même si elle est propre, elle doit être reprise intégralement. Les classiques points de corrosion sont attaqués.
Les pieds de caisse sont renforcés avec des tôles Toyota.
Le dessous de caisse est repassé au mastic, à l’antigravillon puis à la peinture antirouille.
Le châssis est entièrement mis à nu à la brosse mécanique puis deux couches d’apprêt sont appliquées.
Puis deux couches de peinture antirouille et deux couches de Raptor.
Quelques réserves sur le Raptor d’U-Pol. Si le produit est très dur, il s’éclate assez facilement. À vérifier.
Le réservoir LRA possède une jauge dont les fils sont inaccessibles. Je soude des fils sur la jauge pour installer une connectique accessible.
Les ponts sont décapés à blanc afin de reprendre complètement la peinture.
Réinstallation des ponts avant et arrière.
Un parasol permet de travailler au sec. Rappelons que là nous sommes en hiver.
Tous les filetages sont repris avec un taraud pour enlever les traces de peintures.
Côté moteur, nous changeons le spi de vilebrequin.
Un volant moteur de HDJ80 24 soupapes remplace celui du 12 soupapes. Pour y mettre un embrayage neuf de plus grand diamètre.
Comme je conserve le gros différentiel devant (9 pouces comme à l’arrière), je renforce le carter moteur. En cas de casse des lames avant, il peut toucher le différentiel.
La pompe à injection est refaite à neuf chez NED à Gennevilliers. On y inclut la LDA Adonis dont les réglages sont faits sur banc de puissance.
Après 80 000 km, tous les paliers sont changés.
Les caoutchoucs de rotule de direction sont changés.
On accouple la nouvelle boîte de vitesse (Toyota HDJ80 24 soupapes). Le tout prend place dans le châssis afin d’identifier les futurs problèmes.
La traverse de châssis de BJ75 empêche l’installation de la boîte du HDJ80. Pour moins de problèmes, il aurait fallu prendre un châssis de HZJ78.
Les arbres de transmission sont aussi trop longs. Il va falloir les raccourcir et les équilibrer.
Idem pour la traverse de boîte qui doit être déplacée.
Pour cette nouvelle version, nous passons en amortisseurs Koni Raid. Ils sont surdimensionnés et offrent la possibilité de régler la détente. Un must pour un voyage au long cours.
À l’avant, l’installation n’est pas si simple.
Il faut enlever le tube supérieur pour qu’il passe.
Tous les silent bloc sont changés, comme les durits de frein.
J’en profite pour faire une révision rapide des ponts. Les joints de pivots doivent être remplacés.
Les freins de HZJ 75 sont repeints. Ils possèdent quatre gros pistons contre deux gros et deux petits sur le BJ75.
Les demi-arbres Longfield ont déjà pris un peu de jeu après 80 000 km.
Plusieurs éléments du châssis sont repeints et passés au Raptor U-Pol.
La courroie de distribution est changée comme son mécanisme et les joints spi accessible (arbre à cames…).
Nouveau problème, le réservoir d’origine Toyota touche la boîte de transfert. Il va falloir ruser.
Réinstallation de la barre de torsion qui avait été enlevée pour le voyage précédant, car j’étais en doubles amortisseurs à l’avant et à l’arrière.
Le démarreur de HZJ75 (24 volts) est remis en place.
La nouvelle pompe à injection est calée sur place.
Ça prend forme, mais il y a encore de nombreux problèmes techniques à résoudre :
Commande électrique du différentiel central; réservoir qui touche le transfert, arbres de transmission trop longs, traverse centrale en moins…
Petite pause où nous allons au Portugal voir Tony de James Baroud. Une surprise nous y attend : Tony nous offre le prototype n°5 de sa future cellule Espace qu’il est en train de concevoir. Celle-là même qu’il présentait à Valloire en 2014 lors de notre retour. Il était alors notre voisin.
Nous dormons dans la version 7 de présérie dont la production devrait commencer l’an prochain en 2017. L’occasion de nous rendre compte du niveau de confort incroyable de ce concept de plateau qui s’ouvre à 180° sur l’avant.
La toile est une ancienne version que nous enlevons pour revenir en fin d’année pour y installer la nouvelle version.
Même si notre cellule est livrée complète, nous repartons avec d’autres meubles afin d’avoir du rab pour l’adapter à notre voiture. C’est Noël, on vous dit !
Voici à quoi devrait ressembler la toile définitive. Ici, sur la version 7. L’avant-dernier proto avant la série.
De retour en France. On reprend le travail :
Sans connectique adaptée, je décide de souder des fils directement sur les prises en place avec de chères prises Restagraf.
Le réservoir est formé pour ne plus toucher la boîte de transfert.
Encore un peu de peinture Raptor…
Nous choisissons d’avancer dans le projet en supprimant cette traverse qui pose problème. Il sera toujours possible de faire un renfort par le dessous, car sur le dessus, il n’y a plus de place. Le BJ/HZJ 75 est le seul à avoir une traverse de plus par rapport au HJ61 ou HDJ80.
Les nouveaux arbres viennent d’arriver. Ils passent directement en peinture.
Il existe trois tailles de silentbloc de barre stabilisatrice. Pas simple de commander la bonne référence.
Avec Didier et Alain, nous essayons de présenter la caisse pour voir s’il y a de nouveaux problèmes… Ça va. Je vais pouvoir bosser sur le dessus de la caisse.
Problème de fond des caisses des séries 7, la baie de pare-brise s’oxyde très rapidement, car l’eau stagne sous le joint.
Stabilisation de la rouille avec des produits traitants genre Frameto.
La baie de pare-brise des séries 7 se fissure assez facilement, je décide de la renforcer grâce à une ancienne baie de pare-brise. Merci les p’tits pommés…
Le tunnel de boîte n’est plus le même. Je bouche l’emplacement de l’ancienne boîte de transfert.
Installation d’un emplacement dans la caisse des nourrices de distribution de carburant. L’expérience montre que ces joints de nourrices de maison prévus pour de l’eau supportent parfaitement le gasoil.
La caisse est passée au Blaxon puis à l’antirouille.
L’intérieur est repeint.
Pose d’insonorisant sur quelques zones spécifiques.
Repose du pare-brise. Didier m’aide pour l’opération qu’il faut mener à deux.
Passage du faisceau au Karscher avant grattage et graissage de chaque connectique.
Remontage du tableau de bord.
Peinture des éléments d’habillage.
Le réservoir arrière a aussi droit à son relifting.
Remontage des mastervacs.
Même la plaque de l’Isbamobile retrouve sa place.
Finalement, les arbres de transmission ont surement été coupés trop court. Il va falloir usiner des platines pour limiter l’usure générée par un contact trop faible de la cannelure.
Afin de gagner du temps, j’achète un arceau six points déjà fait. Par contre, je vais sérieusement l’alléger. Nous préparons une voiture de voyage, pas de compétition.
Le châssis est prêt à recevoir la caisse pour de bon. Tous les silent bloc de caisse sont neufs.
La caisse retrouve sa place définitive. L’Isbamobile version cinq est en marche.
J’en profite pour réaliser les trous pour le snorkel.
D’un autre côté, il est temps de réfléchir à l’installation de la caisse en carbone James baroud. J’utilise la caisse rouge comme gabarit.
Voici un joli pick-up.
Ce prototypage permet de prendre la mesure des difficultés techniques à venir. À ce stade, je ne suis vraiment pas certain d’utiliser la cellule dans son ensemble.
Voici un montage sur Photoshop de ce que pourrait être l’installation de la cellule. Toujours rien de certain.
L’éclairage vient d’arriver. Merci Vision X. Les phares et longues portées LED consomment moins et permettent de s’affranchir d’ampoules 24V pas toujours simples à trouver en voyage.
L’arceau est repris pour permettre de passer de l’avant à l’arrière du véhicule. Il est volontairement dissymétrique pour faciliter le passage côté passager.
Après peinture.
La pâte de support du pot d’échappement latéral Sam Équipement doit être déplacée. Malheureusement, je n’avais pas fait de montage à blanc sur le châssis seul après mes modifications. Dommage pour la peinture.
Préparation d’une boîte à air adaptée au nouveau snorkel Euro4x4Parts.
Je commence à tracer les zones de découpe de la cellule James Baroud.
Découpe de la cellule. Ça me fend le coeur de détruire un si bel objet. Sa conception a dû prendre du temps fou.
Le carbone se coupe sans difficulté à la disqueuse.
Voici ce que je pourrais installer sur l’arrière de la caisse. C’est l’occasion de valider toutes les mesures pour s’assurer qu’un montage est possible.
Pendant que Jeanne commence le ponçage de la caisse, premier positionnement de l’arceau pour s’assurer qu’il ne gêne rien.
Une autre idée commence à prendre place. Pourquoi ne pas installer le haut de la cellule, comme un simple toit relevable ?
Passage de l’arceau au Raptor.
Sur trois traverses de caisse, je décide d’en conserver au moins deux. Elles commençaient à se corroder, un petit coup de peinture ne leur fera pas de mal.
Après ponçage, la caisse s’annonce bien. Malheureusement, le peintre de BM92 vient de démissionner. La caisse ne pourra être peinte que mi-septembre.
Changement de faisceau du radiateur qui s’était dessoudé. Je tente l’installation d’un faisceau à ailettes droites sur quatre rangs. Le refroidissement sera moins bon que des ailettes en accordéon, mais le nettoyage est plus simple. Le quatrième rang (version Afrique) devrait compenser la perte d’efficacité.
Lors du contrôle technique, on m’a mis en garde sur l’obligation d’avoir le même nombre de clignotants de chaque côté. Je décale donc celui occulté par le snorkel.
La face avant sera noire cette fois.
Le nouveau radiateur est en place. L’inclinaison du moteur n’est pas comme d’origine, le venturi ne passe pas. Encore une modif à prévoir.
Après 14 mois, le solénoïde de démarreur était collé, imposant un démontage. La pression d’huile est remontée rapidement avant de connecter le solénoïde de pompe à injection. Puis en quelques tours pour réamorcer les tubulures de gasoil, le moteur rugi de nouveau. Parfait.
Installation des phares à LED VisionX, l’installation se passe sans problème. Le look est extra. J’ai hâte de voir l’efficacité sur route.
Montage des blocs clignotants. Pour la peinture, on verra en septembre.
Le nouveau boitier d’air s’installe sans problème sur le snorkel Euro4x4Parts.
Après avoir pesé le pour et le contre, je décide d’utiliser seulement le haut de la cellule pour en faire un toit relevable. Une nouvelle découpe est nécessaire.
Voici la base de notre nouveau toit.
J’utilise le toit de la rouge pour affiner la découpe.
L’ajustement se fait en place.
Elle est alors temps de couper le toit d’origine.
Voici un beau toit ouvrant qui devrait permettre de bien ajuster le contour en carbone en travaillant par l’intérieur.
Je valide le concept.
L’occasion de faire fabriquer quelques jeux de clefs et les plaques d’immatriculation. Fini le 210NRX75, un simple changement d’adresse sur la carte grise nous impose de passer sur la nouvelle numérotation. C’est pourtant bien l’Isbamobile que nous refaisons.
La caisse rouge ne nous est plus d’aucune utilité. Je la découpe à la disqueuse en gardant quelques plaques de tôle d’origine.
Après peinture, l’esthétique devrait être au rendez-vous. La fixation se fait par collage à la colle à pare-brise et rivetage et perçage traversant sur les tôles d’origine.
Installation de la goulotte de remplissage du réservoir arrière.
Nous avons retenu les plaques de désensablage TRED pour notre prochain voyage. Il faut maintenant les fixer via des rails aéros.
À ce moment-là, nous sommes à huit jours du salon de Valloire. Nous savons déjà que la peinture ne sera pas faite pour cet événement. Lors des premiers tests de roulage, après cinq kilomètres, le moteur capote. Il n’y a plus aucune puissance, le moteur ne fonctionne que si une pompe à gasoil est fixée en amont du circuit de gasoil. Un symptôme qui ressemble beaucoup à ce que nous avions vécu en Russie sur notre route sur Vladivostok.
Par sécurité, nous vérifions la pression de compression. Rien d’anormal.
Rapidement, le problème est isolé : nous avons monté la pompe à injection avec le pignon de distribution de travers.
Une panne très courante car lorsque l’on démonte la pompe, il est parfois difficile de sortir le cône de la pompe du pignon de distribution. En forçant, le pignon se met de travers. Les diésélistes connaissent ce problème et remettent le pignon droit en tapant avec un jet en bronze. Nous n’étions pas au courant de ce problème. Cela me coûte une pompe à injection… Catastrophe, d’autant que nous sommes dimanche et que le salon commence le mercredi matin.
Voici le résultat après cinq kilomètres parcourus. Cet axe était neuf…
Heureusement, NED, notre diéséliste est spécialiste Toyota. Il dispose de toutes les pièces en stock. Le lundi matin, nous lui déposons la pompe que nous récupérerons le mardi à midi. Ne reste plus qu’à tout remonter…
Notre remontage ne se passe pas correctement et plus tôt que de risquer une deuxième pompe à injection, Pascal, le chef d’atelier de Ned, accepte de nous filer un coup de main. Décision est prise de démonter toute la distribution, soit tout l’avant du moteur. Didier ne dira rien, mais il repasse son code le lendemain matin…et le réussira sans faute.
À 3h21, le moteur tourne normalement. Nous pouvons prendre la route pour Valloire en passant par Vendôme, soit 1 000 kilomètres. Nous arriverons, le soir avec 24 heures de retard sur le début du salon. Valloire 2016 sera une belle édition.
De retour de Valloire, nous attaquons le démontage de la voiture en vue d’attaquer la peinture. L’intérieur est peint avec du Raptor. Olivier de chez U-Pol vient nous aider à réaliser un article sur le produit.
L’article sera bientôt disponible sur le site dans la partie préparation.
Voici l’intérieur recouvert de Raptor, un revêtement polyuréthane très peu sensible aux rayures.
Le toit passe en blanc pour limiter le rayonnement solaire.
Après l’intérieur, nous pouvons consacrer notre énergie à l’extérieur.
La caisse a beau être en bon état, il faut user d’un peu de mastic pour tout remettre d’aplomb.
Au boulot…
Coup de chance, sur deux semaines, nous pouvons bricoler en intérieur. Le grand luxe.
Application de Raptor sur la baie de pare-brise avec 20% de diluant pour adoucir l’effet granuleux.
Le ponçage, c’est long…
Très long…
Heureusement, sur ce coup-là, je ne suis pas seul. Jeanne est une pro du mastic. Elle adore ça.
La voiture part chez BM92, notre partenaire pour la peinture.
Une fois de plus, le résultat est superbe. Même teinte que la dernière fois. Merci BM92.
Il va falloir attaquer le remontage.
Voici où nous en sommes fin novembre 2016. Il y a encore beaucoup de travail.
La suite dans la deuxième partie…