Australie
Road trip à l’Australienne…
Avec quatorze fois la France, l’Australie est sans conteste le pays de tous les superlatifs. Cette destination nourrit les rêves de bon nombre d’entre nous et s’inscrit comme un pèlerinage d’homme libre à faire au moins une fois dans sa vie. Pour les amoureux de 4×4, la visite n’en sera que plus sympathique puisque c’est le moyen rêver pour parcourir l’Outback. Alors, avec une cellule en sus, on atteint facilement le Nirvana. Récit d’un mois et demi, de Sydney aux Flinders Ranges au nord d’Adélaïde…
Qui y a-t-il en commun entre le cadre dynamique de Sydney qui fait son footing à Bondi Beach le week-end, la dure réalité des communautés aborigènes et la vie en station du fermier de l’outback profond ? C’est pour approcher cette question de la diversité australienne que l’agence Terre Australienne m’a suggéré une infime partie de la traversée est-ouest du pays continent, de Sydney à Adélaïde. L’Australie propose bien plus que la simple balade sur la Golden Coste et la grande barrière de corail ou autour d’Ayers Rock. Pour un second voyage, il y a moyen de sortir de ces lieux hautement touristiques.
Sydney est une ville cosmopolite et attrayante à bien des égards : sa visite est agréable, son opéra internationalement connu, ses musés richement dotés en expositions temporaires et son architecture permet de flâner dans les nombreux quartiers sans se lasser. La célèbre plage de Bondi Beach permet de récupérer du décalage horaire et des vingt-quatre heures d’avion en se prélassant sur du sable blanc. Cependant, le voyage ne commence vraiment que lorsque récupère l’Hilux qui sera mon compagnon pour ces quarante jours de périple.
Avec sa cellule tout confort, le modèle Adventure d’Apollo (voir pages suivantes) sera un allier précieux pour poser le campement dès que la fatigue se fera sentir ou dès la nuit tombée. Les Australiens évitent de rouler la nuit à cause des rencontres inopportunes avec les animaux. Ils sont responsables de 17 000 accidents par an et les touristes sont parmi les plus vulnérables car non habitués à rouler sur les pistes en terre où les distances s’y expriment toujours en durée et non en kilomètres. Me voilà prévenu
Sitôt équipé de mon cube à roulette, je prends la route. Rapidement, j’atteins les Blue Montains. Le parc national le plus visité par les résidents de Sydney. Ses paysages spectaculaires et préservés laissent entrevoir ce qu’auraient vu les premiers colons à la fin du XVIII° siècle. Les trois points de vue les plus surprenants sont Evan’s Lookout, Govett’s Leap Lookout et Echo Point d’où il est possible d’admirer les Three Sisters que l’on voit sur tant de brochures de Nouvelle Galles du Sud. Tout est encore très balisé et l’aventure ne commence vraiment que plus tard.
En s’enfonçant dans le centre Ouest, les premières villes de l’intérieur dont l’histoire est liée à celle des chercheurs d’or apparaissent dans une ambiance de western. Dubbo est le croisement entre les grands axes nord-sud et est-ouest. Son zoo est le principal centre d’intérêt de cette ville carrefour devenue agricole. Patrol Gr et Toyota HZJ 78, le « Troopy » comme on dit ici, sont en nombre et lourdement équipés. Pas de doute, l’Outback n’est pas loin.
Passé ce stade, les distances s’allongent irrémédiablement. Les panneaux de signalisation indiquent qu’il faut faire attention aux animaux sur des distances de plusieurs centaines de kilomètres entre lesquelles il n’y a rien. L’outback, le vrai s’offre à vous. J’ai enfin l’impression d’être en Australie. Au moins celle des clichés de terre rouges où s’ébrouent mes premiers Kangourous. Je m’amuse à les voir sauter tout de go lors de mon passage en priant qu’aucun ne traverse au mauvais moment. J’ai beau avoir un pare-buffle, je sais pertinemment que le risque est important et les conséquences rarement anodines. Prudence donc.
Les barrières le long de la route vous font prendre conscience de l’immensité des stations, les fermes locales de plusieurs centaines d’hectares. À chaque portail d’entrée, de vieux frigos deviennent des boîtes aux lettres pour éviter au facteur de rentrer dans la propriété et ainsi faire sa tournée en une semaine au lieu des trois jours habituels. Faut-il rappeler que presque 1 200 kilomètres séparent Broken Hill de Sydney et que depuis Dubbo, il n’y a que cinq bourgades. À la tombée de la nuit, impossible à cause des enclos de s’éloigner vraiment de la route pour planter le bivouac. Même si le camping n’est ni formellement interdit ni vraiment autorisé. Il est préférable de demander l’autorisation pour camper sur les terres d’une ferme aussi immense soit-elle. Rares seront les refus mais les propriétaires demandent parfois quelque chose d’autant que souvent des infrastructures saisonnières pour la tonte des moutons par exemple sont proposées pour l’hébergement des touristes de passage. Ce qui semble tout à fait normal puisque c’est un revenu alternatif à l’élevage du bétail. Au moins, c’est l’occasion de passer de bonnes soirées en compagnie d’une des figures emblématiques du pays : l’Australien brut de décoffrage. Un joli contraste après Sydney. La bière coule à flots et la curiosité souvent réciproque.
Au milieu de nulle part, en plein désert s’érige Broken Hill. L’ancienne mine d’argent a fait la renommée de la ville et a fortement contribué à la richesse de l’état. Cette ville possède la véritable âme de l’outback. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si les films Mad Max ont été tournés dans ses environs. Cette ville est un point de chute extraordinaire pour de nombreuses excursions. Le tourisme est en passe de devenir une activité qui remplace celle de la mine dont on extrait encore du cuivre et d’autres métaux. Une étape bien dépaysante où il fait bon flâner sur les pistes des environs. Les paysages y sont très variés. Pas étonnant que la célèbre course de l’Outback Challenge se déroule ici. Dans un périmètre acceptable à l’échelle du pays, on y trouve autant des bourbiers que des dunes de sable. On est loin de la simple piste de terre rouge. Impossible de tenter les parcours réalisés lors des courses avec l’Hilux mais je m’amuse à retrouver les lieux de certaines épreuves auxquelles j’ai déjà assisté. Les difficultés sont juste impressionnantes vu d’un 4×4 non équipé de pneus en 35 ou 37 pouces ».
La vie en ville tourne autour des quelques pubs où billards et fléchette constituent la principale activité après le levé de coude. C’est ici que je rencontrerais mes premiers aborigènes. Contrairement, à certaines zones où l’alcool est complètement interdit, ici, ils peuvent boire à satiété. Mais ils ne sont pas seuls et l’ambiance saloon reprend vite celle des meilleurs westerns américains, musique country en prime.
À peine le temps de se faire de nouveaux amis qu’il est déjà temps de rejoindre par la piste le massif des Flinders Ranges. En son sein, deux parcs naturels servent de sanctuaire à de nombreux animaux surtout au centre de Wilpena Pound une sorte de cuvette jalonnée de falaises de 500 mètres de haut. Le lieu est une villégiature rêvée pour le tourisme d’aventure. Wallabies des rochers, kangourous en pagaille, émeus et de nombreux oiseaux dont les aigles agiles et randonnées à pied remplissent allègrement les journées. De nombreuses peintures rupestres aborigènes ornent les grottes des lieux. Cette caldera ressemble à l’Australie des origines. Les animaux y sont naturellement protégés et n’ont pas vraiment peur de l’homme. Je passe des heures à observer leur comportement.
Au sein des parcs et comme dans de nombreuses stations, il existe des itinéraires spécialement aménagés pour les 4×4. Les propriétaires vendent des roads-book qui ont valeur de droit d’accès à la route la plus scénique de leur propriété. Les difficultés peuvent être réelles et mon Hilux peine à ne pas frotter partout. Le porte-à-faux est trop important mais quel bonheur. Ici, les qualités des véhicules tout-terrain sont pleinement reconnues. En plus de la dimension utilitaire et indispensable du 4×4, la culture australienne intègre à merveille une dimension plaisir qui se retrouve partout. Les préparations d’usage pour un raid sont ici classiques et l’extraordinaire s’exprime dans des véhicules de course façon Outback Challenge, avec minimum 300 chevaux. Un simple tour dans les concessions suffit pour y voir des modèles qui nous font tous rêver : des Nissan Patrol avec des moteurs 4,2 litres, des Toyota 105 à moteur turbo mais sans grosse électronique et bien sûr le nouveau Land Cruiser 78 et son moteur V8 de 206 chevaux. Une offre dont la seule conduite à droite relègue ce catalogue au niveau de rêve inaccessible. Pourtant tous sont aux normes Euro4. Espérons que certains importateurs audacieux sauront trouver des astuces pour des importations individuelles de ce qui semble être les véhicules les plus adaptés aux raids aux longs courts.
Passant d’une colline à l’autre, les panoramas spectaculaires se succèdent à chaque passage de crêtes sur les différentes routes scéniques fléchées. Un must dont le Toyota se joue des difficultés à merveille. Sa polyvalence aura été aussi grande que le contraste est fort entre toutes les composantes australiennes.
Car qui y a-t-il en commun entre le cadre de Sydney, les aborigènes et le fermier de l’outback ? Pas grand-chose hormis le goût prononcé pour la bière et la couleur du passeport. Un voyage à s’offrir une fois dans sa vie. Résolument.
Broken Hill, un point de chute idéal.
Qu’il s’agisse de son immense mine à ciel ouvert, de l’ambiance de la ville, de ses pubs country ou des clubs où l’on parie de l’argent à pile ou face, des villes fantômes alentour ou de celle des stations, ces fermes gigantesques qui s’ouvrent aux touristes de passages, Broken Hill représente le point de départ idéal pour découvrir le vrai sens de l’outback australien. Cette ville est le point de départ du célèbre Outback Challenge Australie au mois de mai.
L’Australie en bref
Superficie : 7 692 024 km2 soit 14 fois la France
Population : 19,6 millions d’habitants, dont 400.000 Aborigènes. 44 nationalités Densité moyenne : 2,4 habitants/km2
Capitale : Canberra, depuis 1927.
Répartition Administrative : Confédération de six « états » et de deux « territoires » :
— Queensland, Nouvelle-Galles du Sud, Tasmanie, Victoria, Australie-Méridionale et Australie-Occidentale
- le Territoire du Nord et le Territoire de la capitale fédérale, Canberra
Régime Politique : Monarchie Constitutionnelle. Etat fédéral pluraliste, membre du Commonwealth
Climat : Les trois quarts du continent ont un climat sec ; le nord connaît moussons et cyclones ; la côte sud jouit d’un climat très clément aux hivers doux
PARCOURS
De l’Ouest vers l’Est :
Sydney, Blue Mountains, Dubbo, Cobar, Wilcannia, Broken Hill, Flinders Ranges, Adélaïde.
Contacts :
www.legendesaustraliennes.com ; e-mail : infos@legendesaustraliennes.com ; Tél : 0825 134 500 (0,15 cts € la minute).
www.apollocamper.com ; e-mail : info@apollocamper.com
Office du tourisme de Nouvelle Gales du Sud (en anglais) : www.visitnsw.com.au ; www.tourism.nsw.gov.au
Office du tourisme d’Australie du Sud (SATC) ; tel : 01 40 09 28 99 ; www.southaustralia.fr ; e-mail : satcparis@aol.com ;