Costa Rica
La « Suisse » de l’Amérique Centrale
Vous avez déjà tout vu du Sahara, ses ergs, ses dunes, son manque d’eau. Il fait trop froid en Islande, l’Australie est trop loin et Le Cap Nord n’est plus intéressant depuis que le prix du gasoil y dépasse celui de l’essence. Pourquoi ne pas jeter un œil du côté du Costa Rica ? Petit pays d’un dixième de la France qui a tant à offrir. Stéphane Chausson ne s’y est pas trompé en envoyant des groupes depuis maintenant sept ans. Une destination passion à découvrir sans plus tarder.
Destination de plus en plus à la mode depuis que le dollar s’évertue à rester en dessous de l’euro, le Costa Rica s’ouvre petit à petit à l’Europe. Le plus gros intérêt de ce petit pays concerne sa diversité touristique. Il est tout aussi possible d’y faire la larve sur la plage que d’y passer des heures dans les nombreux parcs nationaux. Les Nord-Américains y passent déjà leurs vacances sur les nombreuses étendues de sable noir qui bordent l’Océan Pacifique et la mer Caraïbes tandis que les Européens découvrent la nature du centre avec un grand N. Dans ce contexte, Stéphane Chausson a créé un parcours de quinze jours où la découverte est le maître mot. Découverte des pistes du centre, mais aussi de cette faune et de cette flore qui représente 6 % de la biodiversité mondiale sur un territoire de seulement 0,03 %. Les nombreux parcs nationaux visités ne manqueront pas de vous faire découvrir la promiscuité avec le règne animal. Ici des singes hurleurs, là des crocodiles, ou encore des milliers d’espèces d’oiseaux ou de papillons parmi lesquels des toucans ou des morphos, papillon bleu de 15 centimètres d’envergure. L’enchantement est permanent.
Le groupe constitué d’une dizaine de personnes se partage les 4×4 de location à raison de quatre personnes par auto. Un fonctionnement simple qui favorise l’intégration des personnes entres-elles. Chacun se relayant au volant selon les envies sachant que comme le temps n’est pas compté, il est possible de repasser une difficulté pour que chaque passager devienne conducteur. Le niveau requis en tout-terrain n’est pas très élevé, mais le 4×4 n’est ici qu’un objet de découverte qui rend accessible des zones perdues au cœur de la jungle. Les plus inaccessibles seront jointes en bateau ou en avion dès le premier jour. Une façon de se plonger dans l’immensité de ce pays minuscule.
Première étape, Tortuguéro, endroit de prédilection pour observer la ponte et la naissance des tortues de mer. En saison, de juillet à octobre pour la ponte, l’accès à la plage est restreint afin de protéger l’action de la nature. Un mal nécessaire, car en 1950, certaines espèces avaient quasiment disparu. Une petite excursion sur les canaux offre un accès privilégié aux animaux du parc. La flore n’est pas moins riche et variée que la faune. Aidé de guides, il est alors possible prendre la pleine mesure des curiosités locales.
Vient ensuite la location des autos. Deux Forunner et un KDJ 120 pour 11 personnes, guide et journaliste compris. Les autos ont toutes le même moteur, le 1 KZ-TE de 125 chevaux. Le 120 ne sera distribué en version D4D de 163 ch qu’en fin d’année 2005 alors que l’Europe possède déjà la version 166 ch. Les pneus mixtes/typés route sont un peu limite pour des sorties sérieuses, mais la majorité des pistes sont en bon état. Le réceptif local s’enquiert au jour le jour de l’état des pistes traversées en fonction des conditions météo. En cas de trop gros risque pour passer, la difficulté est contournée, car on a vite fait de se trouver bloqué pour de nombreuses heures à attendre l’arrivée hypothétique d’un bulldozer. Les bonnes relations de ce réceptif avec le loueur permettent de passer outre l’interdiction de circuler avec les autos de location sur certaines pistes de notre parcours. Un plus qui permet à Stéphane Chausson d’assister chacun dans une progression croissante au niveau du pilotage. Certains participants n’ayant jamais vraiment posé les roues de leur 4×4 en dehors des sentiers battus. Il s’agit là d’une aide précieuse. Rappelons que Stéphane a participé à de nombreux Paris-Dakar comme pilote officiel Toyota.
Vestige d’une époque où cette marque dominait le marché costaricain, les BJ et FJ 40 sont partout. Une quête bien menée a même permis la rencontre avec un FJ25 de 1957, restauré comme neuf. Les conditions de roulage et les déclivités importantes ont imposé le 4×4 comme véhicule de l’intérieur. En saison des pluies, les quatre roues motrices sont une vraie nécessité… simplement pour rester en vie. Enfin, pour relativiser, on peut se demander comment les ticos font avec leurs pneus lisses pour se sortir des mauvais pas. Ou pour ne pas se sortir justement. La solution tient à la vitesse ridicule à laquelle roulent les autos. En courte sur le couple moteur, tout passe.
Le gouvernement mise beaucoup sur le tourisme. Ainsi de nombreuses initiatives privées venant souvent d’étrangers ont permis la construction anarchique d’une offre hôtelière pléthorique. Dans les zones touristiques du moins. Mais cela développe le ressenti négatif qu’ont certains ticos vis-à-vis des projets étrangers et de l’inflation générée. En tant que touristes, vous ne verrez rien de tout cela et l’accueil sera toujours cordial et non intéressé. Chose rare de nos jours.
L’offre hôtelière du programme Stéphane Chausson est assez haut de gamme. Un tiers des nuits se passe dans les quatre étoiles et le programme est construit par groupe de deux nuits. Une manière de poser ses valises et de s’approprier les lieux. Un plus qui justifie le prix élevé d’un tel voyage. Mais la réflexion doit être mené sur le plan global puisqu’ici, il n’y a pas d’investissement pour l’auto, pas d’usure et surtout pas de révision au retour.
Enfin, les considérations financières sont relativisées par la possibilité d’observer dans la nature, des espèces en voies d’extinction ou une diversité de variétés qui n’existe plus dans nos forets ni dans nos étangs. Ici, la vie est partout. Même les piquets d’enclos repoussent ou servent de support à des plantes parasites qui ont vite fait de faire fleurir les clôtures. Des surprises auxquelles l’auto autorise l’accès. Le parcours se joue du temps pour faire découvrir la géologie si active de cette contrée recouverte de cinq volcans considérés comme actifs. Le Volcan Arénal, en face duquel, nous prendrons un bain d’eau chaude de nuit, n’arrête pas de cracher sa lave en fusion pour le plus grand bonheur des milliers de touristes qui passent chaque année. La nuit, ce feu d’artifice permanent remplit les yeux des adultes de rêves d’enfants.
Sur un tel voyage, leurs progénitures pourraient venir sans problème si les dates n’étaient pas en dehors des périodes scolaires. Mais peut-être les parents n’aimeraient pas voir leur autorité fondre en miette à cause d’une trop grande tranquillité liée à un stress maintenant disparu. Peut-être aussi parce que les enfants ne comprendraient pas pourquoi sur la péninsule de Nicoya, papa ne cesse de faire des ronds dans le sable avec la voiture et pourquoi maman s’amuse à faire des gerbes en roulant sur les vagues qui viennent s’échouer sur la plage. Ce sont certains de ces moments de bonheur où toutes les tensions se relâchent, où le 4×4 devient un vrai objet de plaisir. Dans les passages de gués, c’est différent. L’appréhension est là pour maintenir l’efficacité en éveil. La technique s’acquiert vite, car les gués sont nombreux. Le risque est faible, mais Stéphane n’en dit rien. Chacun vit son aventure et découvre que les limites que l’on se pose peuvent se perdent à l’infini, ou l’inverse, disparaître en un éclair. Le temps d’une éclaboussure.
L’hôtel Tango Mar est un de ses endroits où l’on voudrait s’échouer pour toujours. Le sable est blanc, les palmiers baignent dans l’eau et rendent impossible la distinction entre ciel et mer. Le président de la République du Costa Rica en personne y vient en vacances. Du fond des hamacs, les sièges-baquets paraissent bien inconfortables et pourtant, l’appel de la piste se fait sentir dès que le bruit d’un moteur couvre les cris aigus des singes hurleurs. La soif de découverte est plus forte que le hamac. Il y a tant à voir et le délai est si court. Pourtant sur un dixième de la France, on pourrait imaginer faire le tour en deux semaines. Raté, il a trop de choses à découvrir. Tellement d’animaux, de microclimats, de paysages qu’il faudrait plusieurs semaines pour avoir un aperçu d’ensemble du pays. Avant d’imaginer revenir, il faut profiter. Le Rincon de la Vieja Lodge permet une retraite en pleine nature sur fond de manifestation volcanique. Pas de celles qui crachent de la lave à plein poumon, mais de celles où l’eau est naturellement en 30 °C pour la baignade. Là où les mares de boue n’arrêtent pas de faire des bulles ou encore lorsque la vapeur qui sort de terre couvre de cristaux de soufre la végétation environnante. Se balader à pied et à cheval dans ce parc d’attractions naturel où les mécanismes de la terre seraient expliqués par une succession de petits ateliers du chimiste en herbe est un vrai bonus d’explorateurs. On image la tête des marins de Christophe Colomb découvrant le langage de notre planète sur les contreforts du Ricon de la Vieja. Le Costa Rica n’aurait sûrement pas porté le même nom. De façon unanime, la démonstration qui nous est faite de ce petit bout de terre ne cesse d’enchanter les voyageurs motorisés que nous sommes. Une occasion d’affirmer qu’en son temps Christophe Colomb devait être un sacré visionnaire. Car même si l’or qu’il cherchait n’y était pas, ses habitants, sa faune et sa flore sont un vrai trésor.
Costa Rica en bref
Situation géographique : en Amérique centrale entre le Panama et le Nicaragua. Bordé à l’est par l’océan atlantique (Caraïbes) et à l’ouest par le Pacifique.
Capitale : San José (350 000 habitants)
Superficie : 51 100 km2, 10 fois plus petit que la France, 25 % de plus que la Suisse, 1,7 fois la Belgique et 195 fois plus petit que le Canada.
Population : 4,2 millions ; urbaine : 47 % ; Rurale : 53 % ; répartie dans 7 provinces
Densité : 82 hab/km2
Indice de fécondité : 2,8 enfants/femme
Espérance de vie : 76 ans
Taux d’alphabétisation : 95 %
Langues : Espagnol
Monnaie : le colon
Economie : tourisme, café, banane, textiles, sucre, élevage.
Infos pratiques
Visa : Pas de visa pour les ressortissants de l’Union Européenne pour des voyages de moins de 3 mois. Un passeport valable 6 mois est suffisant.
Santé : Partir vacciné. Risque classique lié au voyage. Peu de paludisme. Boire l’eau en bouteille, se couvrir dès le couché du soleil (moustiques).
Sécurité : Contrairement à certains de ces voisins d’Amérique Centrale, Le Costa Rica est plutôt sûr, mais il ne faut pas tenter le diable. Les touristes sont des cibles privilégiées partout sur la planète.
Décalage horaire : quand il est 12h à Paris, il est 5h (en hiver) à San José et 4h en été (GMT moins 6 heures)
Poids et mesure : système métrique
Electricité : 110 V, 60 Hz. Prise américaine.
Quand partir : la saison sèche, de fin décembre à mi-avril, est la meilleure période, mais aussi la plus touristique ; les prix grimpent et les hôtels affichent souvent complet. Bien que certaines routes soient fermées à la saison des pluies, visiter le pays à cette époque implique plus de tranquillité. Avril,-mai ou de mi-octobre à mi-décembre paraît un bon compromis.
Guides : Petit Futé, Lonely Planet en français